L'atelier d'ecriture 168 de Leiloona- La fuite

Publié le par victor

L'atelier d'ecriture 168 de Leiloona- La fuite

Alors que je regarde cette coque de bateau, je réalise ce que je viens de faire. Je regarde le bleu et le jaune de cette coque, rouillée et endurcie par ces décennies passées sur l'eau. Je réalise aussi que je ne regrette rien, aucun des gestes que j'ai accomplis en deux jours.

***

"Monsieur,

Je suis désolé de ceux que j'ai à vous annoncer. Merci pour ces 10 années de bons et loyaux services chez Chaudel entreprise. Malheureusement, avec la crise, je me vois obligé de vous informer que vous êtes licencié. Merci de votre compréhension.

Mme Diane »

Simple, clair, nette et efficace. Je suis viré comme un malpropre de la boîte où j'ai trimé pendant dix ans. Une flèche en plein coeur. Je connais pour la première fois les galères du chômage.

J'entends Béa qui rentre. Elle a encore du aller chez Marie. C'est vrai que la vie ne lui a pas fait de cadeaux. Elle a perdu ses parents, jeune. Je ne trouve pas que cela soit une raison pour qu'elle me fasse subir ses humeurs. Elle m'agresse tout le temps.

- Coucou ma chérie, où étais tu?

- Tais-toi et aide moi plutôt que de débiter des conneries!

- Mais....

- Tu me fatigues Denis!! J'en ai marre de supporter tes humeurs !!! Alors viens m'aider maintenant !

- Ah c'est bon Béa. Tu m'énerves toi aussi. Toujours chez ta Marie. Je n'ai jamais rien dis. Mais là s'en est trop. Je m'en vais. C'est fini.

Le stress de la lettre de chômage sans doute ! Je fais mes bagages, laisse le chéquier sur la table et m'en vais. Béa n'a toujours pas bougé, sous le choc.

Je pars à pied avec un sac à dos et une valise contenant quelques affaires. Il fallait que je quitte au plus vite Brest. Je ne voulais plus de cette ville.

Il faut que je trouve un moyen de transport. Je sais que sans chéquier ni argent, ça ne va pas être chose facile. En arrivant sur le port, j'aperçois sur le ponton un vieux loup de mer près de son rafiot. Je m'approche.

- Bonjour Monsieur voudriez vous un peu d'aide contre un aller simple ?

- Bien sur Moussaillon mais où ça?

- N’importe où, je veux juste quitter mon ancienne vie...

***

Voilà deux jours que je navigue tout seul. Le vieux m'a donné son rafiot. Je ne sais pas où je vais. Je regarde cette coque de bateau, et malgré tout, je suis heureux.

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V
Désole pour mon absence. Merci pour tous vos commentaires ;) Stephie, effectivement, je vois que les pub apparaissent sur le blog. Cela m'énerve et je vais peut être changer d'hébergeur...
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S
Voilà un sacré challenge!
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K
mille millions de mille sabords ! le texte est vivant de réalisme.
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A
bien ficelé, réaliste, bien écrit. merci !
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L
pas de pub pour moi-<br /> juste que le texte est mis deux fois à la suite-<br /> très belle participation !! on y croit, c'est réaliste-<br /> bonne chance à lui !! bonne nouvelle vie-
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